Cette année, le festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges (29 septembre-1er octobre) a pour thème « Territoires humains, mondes animaux  ».
L’AHPNE y organise le 1er octobre une table ronde qui a pour objectif de faire dialoguer des spécialistes de différentes disciplines afin de réfléchir à la question de savoir dans quelle mesure nous pouvons cohabiter avec le reste de la nature. Il s’agit d’examiner la réciprocité des relations, d’abord en envisageant classiquement les rapports que les hommes et leurs sociétés entretiennent avec les animaux, mais également en se plaçant du « point de vue animal  », en prenant en compte son agentivité.
Ce questionnement est motivé par l’observation faite aujourd’hui que
depuis le XIXe siècle, on assiste au sein de nos sociétés à un progressif et lent changement de paradigme : l’idée que la Nature a vocation à être dominé par l’Homme est remplacée par celle qui postule que la biodiversité doit être sauvée et côtoyée par chacun. Ce retournement est particulièrement visible à propos des animaux auparavant considérés comme « nuisibles  » qui deviennent, pour un certain nombre, des symboles socialement valorisés de la « sauvageté  » et sont désormais protégés, y compris quand ils posent des problèmes à l’homme.
Résolument interdisciplinaire - car cela correspond aux pratiques réelles de ces chercheurs en études animales - la table-ronde sera animée par Mimona HINTERMANN.
Elle fera dialoguer :
– Rémi LUGLIA, historien associé au Pôle Rural – MRSH (CRHQ) à l’université de Caen, auteur de l’ouvrage Des savants pour protéger la nature. La Société d’acclimatation (1854-1960), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Histoire  », 19 mars 2015, 434 p. Organisateur pour l’AHPNE du colloque Sales bêtes ! Mauvaise herbes ! « Nuisible  », une notion en débat et directeur des actes à paraître en 2018 aux Presses Universitaires de Rennes.
– Raphaà« l MATHEVET, Écologue et géographe. CEFE UMR 5175, Montpellier. Auteur de nombreux articles, il a notamment co-dirigé avec GODET L., Pour une géographie de la conservation. Biodiversités, Natures & Sociétés, Paris, L’Harmattan, 2015, 400p. et avec GUILLEMAIN M., Que ferons-nous des canards sauvages ? Chasse, nature et gestion adaptative, Versailles, Quae, 2016, 96 p.
– Baptiste MORIZOT, chercheur en philosophie à l’université d’Aix-Marseille. CEPREC – UMR 7304, auteur de l’ouvrage Les diplomates. Cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant, Marseille, Éditions Wildproject, 2016, 314 p.
– Coralie MOUNET, géographe, UMR PACTE – CNRS, IGA, Grenoble.
La table ronde réfléchira aux questions suivantes :
– Comment les hommes gèrent-ils la faune sauvage actuellement ? Comment la considèrent-ils ?
– Quels problèmes la faune sauvage pose-t-elle aux hommes ? Quels problèmes les hommes posent-ils à la faune sauvage ?
– Pourquoi cohabiter avec la faune sauvage ?
– En quoi le retour du sauvage questionne-t-il nos rapports à la nature ?
– En quoi oblige-t-il les hommes et leurs sociétés à s’y adapter ?
– Comment négocier des arrangements avec la faune sauvage et au sein de la société ?
– Comment cohabiter avec la faune sauvage qui pose problème aux hommes ?
Lieu et horaire de la table ronde : Espace G. Sadoul, salle Y. Goll. 9h30-11h